Fonds du Parti Social Chrétien (PSC)
Fonds
Cote : BE_CPCP_PARTI_PSC
Fonds du Parti Social Chrétien (PSC)
Histoire du producteur :
Le Parti Social Chrétien naît en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Il puise ses origines dans le Parti catholique qui le précède, et son histoire peut donc remonter aux débuts de l’État belge, parlementaire et libéral. Année après année, plus ce dernier se consolide, plus l’Unionisme qui constituait sa force face à l’extérieur s’étiole, pour laisser place à ses deux grandes composantes : les libéraux progressistes, partisans d’une nette séparation Église/État, et les conservateurs catholiques, tenants d’une Église ancrée dans la vie civile.
Les deux factions s’organisent au sein de différentes associations, prémisses de la fameuse « pilarisation ». Les Congrès de Malines de 1863, 1864 et 1867 entraînent la fondation de la Fédération des Cercles catholiques en octobre 1868.
Le Parti catholique se cristallise suite à la victoire électorale de 1884. Bien qu'officiellement non confessionnel, il est soutenu par l’Épiscopat belge. Les organisations satellites continuent de se développer au tournant du 20e siècle pour concurrencer les libéraux mais aussi et surtout le jeune Parti Ouvrier Belge dont le succès va croissant. Ces organisations composent les fameux « standen » du parti, révélateurs de l’évolution du paysage socio-politique belge :
- la Fédération des Cercles catholiques (1868), puis la Fédération des associations et des cercles catholiques (1878) ;
- le Boerenbond (1890), et son pendant francophone L’Alliance agricole, pour encadrer le monde paysan ;
- la Ligue démocratique belge (1891) puis la Ligue nationale des travailleurs chrétiens (1921) ;
- la Fédération nationale des classes moyennes (1919).
Parallèlement, la Confédération des syndicats chrétiens voit le jour en 1912 et compte 120.000 adhérents dès 1914, consolidant le pilier catholique.
Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, l’évolution des rapports de force politique (émergence de nouveaux partis) et des mentalités (instauration du suffrage universel masculin) obligent à une adaptation des structures. Dans ce contexte, le Parti catholique devient l’Union catholique. Toujours composé de « standen », marqués par une asymétrie entre flamands et wallons, il demeure hétérogène dans ses discours et programmes, contrairement à ce que son nom prête à croire.
Suite aux élections désastreuses de 1936, le parti est à nouveau repensé et réorganisé ; il se nomme désormais le Bloc catholique belge. Réparti en deux sections linguistiques, il se caractérise pourtant par une réelle unité et jette les bases d’une affiliation individuelle directe, au dépend des « standen ». Ces derniers sont cependant toujours reconnus et intègrent les instances dirigeantes du parti. Le programme du Bloc catholique belge s’inspire directement de la doctrine personnaliste.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, le parti interrompt officiellement ses activités. Néanmoins, des groupements de politiciens catholiques continuent de se rencontrer pour réfléchir aux futures actions à mener et préparer l’avenir. Ces différentes réunions aboutissent, en mai 1945, à la publication du « Manifeste » du Parti Social Chrétien auquel les membres de l’ancien Bloc catholique belge sont invités à adhérer. Non confessionnel, le PSC-CVP a pour ambition de rassembler toutes les classes à travers des valeurs personnalistes et chrétiennes. Plein-emploi, santé publique, politique sociale, enseignement, économie du bien-être et importance des pouvoirs publics sont au cœur de son programme dit « de Noël », approuvé le 25 décembre 1945 et publié sous le titre « Les chantiers sont ouverts ».
Pratiquement, le Parti Social Chrétien reprend certains aspects de son prédécesseur : une affiliation exclusivement individuelle et deux ailes linguistiques qui, si elles sont chapeautées par des structures nationales, ont aussi leur organisation propre.
Le squelette du parti est donc le suivant : un président général ; un comité, un secrétariat, un conseil et un congrès nationaux ; des présidents et secrétariats linguistiques correspondant aux deux ailes du parti ; des conseils d’arrondissements ; un recrutement par le biais des sections locales. Les « standen » continuent quant à eux d’exercer une influence notable (nominations, compositions des listes électorales, des organes du parti, etc.) mais de façon informelle puisqu’ils ne sont pas repris dans les statuts du parti. Il s’agit, pour la partie francophone :
- Du Mouvement Ouvrier Chrétien ou MOC, fondé en 1945 (anciennement Ligue nationale des travailleurs chrétiens) ;
- De la Fédération nationale des classes moyennes ;
- Du Mouvement chrétien des indépendants et des cadres, à partir de 1955.
Jusqu’à la fondation du cdH, le Parti Social Chrétien va faire systématiquement partie du gouvernement, hormis durant les législatures de 1954-1958 et 1999-2003. La scène politique des années 1950 est monopolisée par deux thématiques : la question royale et la question scolaire. Dans les deux cas, le PSC-CVP fait cavalier seul, défendant à la fois la position de Léopold III – non sans de vives tensions internes – et celle de l’enseignement libre confessionnel. Le tournant vers les années 1960 est quant à lui occupé d’une part par l’indépendance du Congo, de l’autre par le plan d’austérité de la « loi unique » et la grande grève sous-jacente.
Ce sont les problèmes communautaires qui vont surtout marquer l’histoire du Parti Social Chrétien. L’affaire de Louvain en 1968 engendre la scission de l’Université catholique et, parallèlement, une distanciation nette entre les deux ailes linguistiques du parti. Néanmoins, certaines structures coordinatrices relieront encore celles-ci jusque 1972. Après quoi, le PSC et le CVP deviendront deux partis nationaux totalement distincts, sans d’autres points communs qu’une idéologie de fond, et une entente lors des négociations gouvernementales afin de participer conjointement aux législatures.
Le PSC s’organise globalement comme suit : le président dirige le parti à l’aide d’un comité directeur et d’un secrétariat général ; un président et un comité existent également pour chaque arrondissement ; chaque arrondissement est constitué de plusieurs sections locales. A ce stade, une description plus précise est rendue complexe par la fluctuation, si pas des organes du parti, du moins de la dénomination de ceux-ci, au fil des ans.
D’autres structures doivent être prises en considération : les congrès et les conseils généraux qui constituent des noyaux décisionnels. Enfin, de nouveaux « standen », ou « familles » internes au parti, sont reconnus et prennent position :
- La Démocratie Chrétienne, ou DC, communément représentée comme l’aile gauche du PSC, et créée en 1972.
- Le Centre Politique des Indépendants et des Cadres chrétiens, ou CEPIC, communément représentée comme l’aile droite du parti, et qui émerge la même année en contre-réaction.
En 1999, suite à sa relégation dans l’opposition après plus de 40 ans de participation gouvernementale, le PSC entame une large réflexion idéologique. Pour finaliser sa rénovation, le PSC se penche notamment sur la délicate question de l’évolution de sa dénomination. L’enjeu des discussions, parfois très vives, qui se déroulent pendant de longues semaines est plus profond : c’est l’identité même d’une formation enracinée dans l’histoire qui est en cause. Le sujet est porteur d’une forte charge symbolique.
Lors du bureau politique du 13 mai 2002, par 31 voix contre 2 et 2 abstentions, les trois concepts fédérateurs proposés par la présidence sont adoptés : il s’agit du centre, de la démocratie et de l’humanisme. Une seule incertitude demeure : l’ordre dans lequel ils seront déclinés. La décision finale revient au congrès statutaire, convoqué pour le 18 mai au Palais des Congrès de Bruxelles qui adopte définitivement la nouvelle dénomination du parti : le centre démocrate Humaniste (cdH).
Histoire des archives :
En août 1988, un centre d’archives et de documentation est créé au sein du CPCP. Le Secrétaire général du PSC confie alors, par convention orale, la gestion des archives du parti à Fernand-Daniel Dustin, employé au sein de l’association. L’objectif défini alors est la sauvegarde la plus large possible de la mémoire collective des mouvements sociaux-chrétiens.
Le fonds PSC est majoritairement constitué d’archives jusque-là éparpillées dans les caves et greniers des bâtiments du parti. Elles sont dans un premier temps centralisées par Fernand-Daniel Dustin au centre d’archives et de documentation, dont les locaux sont établis au 63 rue des Deux-Églises à Bruxelles. À cette occasion, les archives ont été le fruit d’un pré-classement.
En 1990, le centre d’archives est transféré dans un espace prêté par l’ARCA (Archives du Monde catholique) au 27 rue Montesquieu à Louvain-la-Neuve. En 1993, le centre déménage à nouveau au 2, sentier du Goria, toujours à Louvain-la-Neuve, puis, en 1997, il est implanté à Live-sur-Meuse. Les archives du PSC reviennent définitivement à Bruxelles en 2012 dans des nouveaux locaux affectés au centre d'archives.
Le premier inventaire des archives du PSC est achevé en novembre 1991 par Fernand-Daniel Dustin. Depuis la réalisation de ce travail, de nouvelles archives ont été versées au CPCP. Ces versements ont entraîné la publication de versions revues et augmentées de l’inventaire. Mais l’équipe actuelle du centre d’archives et de documentation n’a retrouvé ni bordereau, ni convention de don ou de dépôt les concernant, ce qui en rend la traçabilité impossible.
Bibliographie :
Wilfried DEWACHTER, Georges-Henri DUMONT, Michel DUMOULIN et al., "Un parti dans l’Histoire. 1945-1995. 50 ans d’action du Parti Social Chrétien", Louvain-La-Neuve, 1996.
Jozef SMITS, « Les standen dans les partis sociaux-chrétiens », Courrier hebdomadaire du CRISP 1986/29 (n° 1134-1135), p. 1-83.
Pascal DELWIT, "Partis et systèmes de partis politiques en Belgique en perspective", 2013.
Portée et contenu :
Le lecteur trouvera dans le fonds du Parti Social Chrétien des archives couvrant une période allant de la fondation du Parti en 1945 à sa disparition en 2002. Ces archives, de par leur diversité, constituent une source importante d’informations sur les différents aspects de ce parti qui occupa une place centrale dans la vie politique belge dès sa fondation au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Ainsi, de nombreuses archives relatives aux assemblées de travail, aux structures directoriales, à l’administration interne, à la communication, ou encore à l'évolution l’idéologique du PSC sont accessibles à la consultation. Il convient de préciser que les archives du centre d'études du PSC (le CEPESS) ainsi que des organes décentralisés du Parti (les arrondissements) ont faites l'objet d'une inventorisation au sein de fonds distincts.
Tri et éliminations :
Des éliminations classiques ont été effectuées. Ainsi, divers doubles clairement établis ont été éliminés.
Accroissements :
Le fonds inventorié demeure ouvert. Il est en effet toujours susceptible de s’accroître lors de nouveaux versements auprès du centre d’archives et de documentation du CPCP.
Mode de classement :
Le fonds du Parti Social Chrétien a été agencé au premier niveau en dix grandes séries. Ces séries illustrent à la fois les différents champs d’action du parti – niveaux de pouvoirs, campagnes électorales, assemblées de travail,… – mais aussi son ossature – structures directoriales , secrétariats, commissions... Certaines séries ont été elles-mêmes subdivisées en plusieurs sous-séries.
La difficulté pour les archivistes de structurer le fonds a résidé principalement dans l’hétérogénéité de l’institution. Selon l’époque et/ou le président, l’organigramme du Parti Social Chrétien peut varier.
Conditions d'accès :
Les archives du fonds du Parti Social Chrétien sont publiques. La consultation est libre avec l'accord de l'archiviste.
Conditions de reproduction :
Sous autorisation préalable de l’équipe des archivistes du CPCP, la reproduction à des fins privées est libre.
Dans le cas d’une diffusion scientifique (publication, reportage, exposition), la reproduction devra obligatoirement être suivie d’une citation des sources.
Date :
1945-2002
Importance matérielle :
18,72 m.l. (150 boites);340 fichiers
Note :
* = archives électroniques ; ** = archives électroniques / papiers
Support :
Fonds mixte
Contient
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